L’industrie aérospatiale permet d’œuvrer dans un environnement où l’on mise sur l’innovation, le développement de carrière et la formation continue. Aperçu de ce que ce secteur a à offrir.
Un poids lourd
Avec ses 87 000 emplois directs, l’industrie aérospatiale est sans nul doute l’un des poids lourds de l’économie canadienne. Selon l’Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC), on y dénombre plus de 500 entreprises de taille diverse, qui produisaient en 2017 pour 28 milliards de dollars de biens et de services, dont 80% sont exportés.
Le Québec est particulièrement bien positionné : selon le Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale du Québec (CAMAQ), l’industrie aérospatiale québécoise est la sixième au monde en importance avec des revenus annuels de 11,4 milliards de dollars. Elle représente à elle seule 2% du PIB et est au premier rang des exportations manufacturières de la province. Pour sa part, Montréal est le troisième plus important centre aérospatial au monde, après Toulouse et Seattle. Au Canada, plus de 50 % de la production aérospatiale provient du Québec.
Parmi les entreprises, on retrouve de grands maîtres d’œuvre, des équipementiers importants qui fabriquent des sous-systèmes ainsi que de nombreux sous-traitants, de plus petite taille.
L’industrie aérospatiale canadienne se divise en trois principaux secteurs : la conception et l’ingénierie; la production; le service après-vente et l’entretien. Des milliers de personnes oeuvrent dans chacun de ces champs d’activité.
Un avenir prometteur dans l’industrie aérospatiale
Cyclique, l’industrie aérospatiale est amenée à traverser de temps à autre quelques turbulences. Ce fut le cas après le 11 septembre 2001, mais aussi en 2008-2009, alors que la crise économique affectait plus particulièrement certains secteurs, comme ceux des avions privés et des petits moteurs. «Mais si on la compare avec l’ensemble de l’industrie manufacturière canadienne, l’aérospatiale tire relativement bien son épingle du jeu», souligne Claude Lajeunesse, président de l’AIAC.
En aérospatiale, le Québec est synonyme d’innovation. De grands investisseurs en R-D, tels que Pratt & Whitney, Bombardier Aéronautique et CAE, sont installés à Montréal, ou se déroulent 70 % de la recherche et du développement, ce qui se traduit par des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars annuellement (environ 700 M$). On trouve au Québec près d’une vingtaine de centres de recherche privés et publics qui travaillent en étroite collaboration avec les entreprises privées et qui contribuent à l’innovation des produits et services.
Le Canada est par ailleurs au 3è rang des producteurs d’avions civils.
Selon Carmy Hayes, directeur de projets au CAMAQ, «chaque cycle économique donne à l’industrie l’occasion de se remettre en question. Certes il y a des produits qui disparaissent et d’autres qui sont moins en demande, mais d’un autre côté, de nouveaux modèles arrivent dans le décor.» Autrement dit, lorsqu’on regarde les choses de façon globale, même s’il y a des mises à pied, il y a aussi de l’embauche pour concevoir puis fabriquer de nouveaux appareils.
Claude Lajeunesse ajoute : «Depuis 30 ou 40 ans, chacun des sommets atteints par l’industrie a été plus haut que les précédents, et chaque creux connu par l’industrie a été moins profond que les précédents.» Par conséquent, malgré les hauts et les bas, l’aérospatiale demeure sur une pente ascendante.
Des projets comme le CSeries de Bombardier ainsi que les contrats du gouvernement fédéral pour remplacer ses avions et hélicoptères ont et vont amener de l’eau au moulin. En ce qui concerne ces derniers, le gouvernement a d’ailleurs pris soin de mettre en place un programme visant à maximiser les retombées économiques reliées à ces contrats pour l’industrie canadienne.
À plus long terme, les prévisions permettent également de demeurer optimiste. «La classe moyenne devrait augmenter de 10% par an, au niveau international, principalement dans des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil. Or, celle-ci désire voyager. Des études réalisées par Boeing et Airbus indiquent que dans les 20 prochaines années, il faudra construire pour 3,2 trillions de dollars d’avions», explique Claude Lajeunesse. Puisque 80% de la production aérospatiale canadienne est destinée à l’exportation, nul doute que l’industrie aura du pain sur la planche!
Une foule d’avantages
Sur le plan de l’emploi, l’industrie aérospatiale est sans nul doute un secteur de choix. Ce sont d’abord des emplois très payants, où la rémunération est de 35 % supérieure à la moyenne des salaires, toutes professions confondues.
C’est également un secteur où les avantages sociaux (régimes de retraite, conciliation travail-famille, etc.) sont nombreux et les conditions de travail bonnes. On y travaille également avec des outils à la fine pointe de la technologie. De ce fait, la formation continue occupe une place de choix dans la vie des travailleurs, et permet une croissance intéressante sur le plan professionnel.
«C’est aussi un secteur ouvert aux femmes, et malheureusement elles sont encore trop rares», indique Carmy Hayes, qui invite la gent féminine à s’inscrire dans les programmes reliés à l’aérospatiale, et à y faire sa niche.
Enfin, au CAMAQ on souligne que l’expérience acquise dans l’industrie aérospatiale est valorisée et convoitée par plusieurs autres secteurs, dont les travailleurs sont recherchés et courtisés par les employeurs.
Catégorie de personnel | Emploi réel (1er janvier 2017) | Embauches prévues –> 2019 |
Pilotes (avions, hélicoptères, drones) | 2016 | 387 |
Agent de bord / Directeur de vol | 3102 | 274 |
Régulation de vol | 113 | 31 |
NAVIGATION | 5231 | 692 |
Avionique | 329 | 40 |
Mécanique / Maintenance | 138 | 150 |
Structure | 196 | 12 |
Finition intér. / extéri. / Montage | 623 | 86 |
ENTRETIEN D’AÉRONEFS | 2533 | 288 |
Services connexes de piste | 2390 | 177 |
Gestion et formation des RH | 159 | 38 |
Autres postes | 5242 | 331 |
AUTRES POSTES | 7731 | 546 |
TOTAL | >15555 | 1526 |
CAMAQ – Recensement des emplois, industrie du transport aérien – Mai 2017